Ar Barzhaz Breizh

Le Barzaz-Breiz, la matière poétique de Bretagne, est un recueil de chants collectés par un jeune homme de 24 ans, Théodore Hersard de la Villemarqué (Kervarker) et publié dans sa première édition en 1839. Poursuivant le travail de collectage de sa mère, de parents et d'amis plus âgés, le jeune La Villemarqué publia 53 chants de guerre, d’amour et de religion. Les couplets en breton sont affichés sur la page de gauche avec, en regard sur la page de droite, la traduction française. Ces chants rappellent l’atmosphère des veillées. Le succès est immense et l'oeuvre se diffuse très rapidement en France et en Europe avec des traductions anglaise, allemande, espagnole, suédoise, polonaise, ....

Les chants (gwerzioù) du Barzazh Breizh sont pour George Sand de véritables diamants. La dame de Nohant, qui en prend connaissance dans sa seconde édition de 1845, est enthousiasmée par sa lecture. Elle écrit en 1852 dans la revue l'Illustration “Une seule province de France est à la hauteur, dans sa poésie, de ce que le génie des plus grands poètes et celui des nations les plus poétiques ont jamais produit ; nous oserons dire qu’elle les surpasse. Nous voulons parler de la Bretagne. Mais la Bretagne, il n’y pas longtemps que c’est la France. Quiconque a lu les Barzaz-Breiz recueillis et traduits par M. de la Villemarqué, doit être persuadé avec moi, c’est-à-dire pénétré intimement, de ce que j’avance. Le Tribut de Nominoé est un poème de cent quarante vers, plus grand que l’Iliade, plus complet, plus beau, plus parfait qu’aucun chef-d’œuvre sorti de l’esprit humain. La Peste d’Elliant, les Nains, Lesbreiz et vingt autres diamants de ce recueil breton attestent la richesse la plus complète à laquelle puisse prétendre une littérature lyrique. Il est même fort étrange que cette littérature, révélée à la nôtre par une publication qui est dans toutes les mains depuis plusieurs années, n’y ait pas fait une révolution. Mac Pherson a rempli l’Europe du nom d’Ossian ; avant Walter Scott, il avait mis l’Écosse à la mode. Vraiment nous n’avons pas assez fêté notre Bretagne, et il y a encore des lettrés qui n’ont pas lu les chants sublimes devant lesquels, convenons-en, nous sommes comme des nains devant des géants. Singulières vicissitudes que subissent le beau et le vrai dans l’histoire de l’art !“

Il n'y a rien à ajouter au texte de George Sand pour décrire l'impact de l'oeuvre sur la littérature bretonne et mondiale au début du dix-neuvième siécle, en période romantique et au temps de l'éveil des peuples. Il faudra attendre les années 1920 pour avoir un renouveau littéraire breton de même ampleur à travers le mouvement Gwalarn lancé par Roparz Hemon. Le Barzazh Breizh apparaitra de nouveau en pleine lumière dans les années 1970 à travers la musique électrique d'Alan Stivell ou des Tri-Yann et les chants de Gilles Servat ou Youenn Gwernig, parmi de nombreux autres poètes et chanteurs qui ont fait honneur à la Bretagne.



Kalon plouha se doit de leur rendre hommage à tous à travers ces quelques pages dédiées au Barzah Breizh. La fenêtre youtube à gauche présente un accès par "playlist" à certains chants du Barzhaz.

Le menu plus haut à gauche permet d'accéder à certains chants sélectionnés pour nos veillées ainsi que des détails utiles et peu connus sur les Gwerzioù de Lez Breizh et Pont Kalleg recueillis par l'association.